Ceci est un gobelet à glace en carton. Et ceci est une coupe à glace en cristal.

Vous êtes le client. Quel est mon métier ? Faire des glaces. Faire des glaces, c’est la proposition.

Bon, si je prends cette coupe en cristal pour y mettre ma glace, je suis en train de diviser, je suis en train de négliger et même, d’une certaine façon, j’empêche mon mental de mieux articuler et de permettre une plus grande créativité à l’égard de mon réel propos : faire de la glace.

Pourquoi ? Parce qu’en versant la glace dans une coupe en cristal, je peux, inconsciemment, cesser d’avoir la créativité qui assurera une glace encore meilleure, parce que la coupe, d’une certaine façon, substitue ou complémente la vente. C’est ce que je pense.

Et là, la glace n’est pas aussi réussie, parce que j’ai posé ma confiance sur la coupe en cristal, parce que je n’ai pas tout mis au service de la glace, parce que j’ai oublié que mon réel propos était d’être glacier. Et comme j’ai oublié mon réel propos, ma capacité réelle, je pose ma confiance sur la capacité d’autre chose, qui pourra ou non, faire accomplir pleinement le propos que je me suis désigné.

Toutefois, si je commence à servir la glace dans ce gobelet en carton, la glace sera la meilleure possible, puisqu’il n’y aura rien pour l’incrémenter, ni apport externe, ni appui.

Et si la glace est vraiment bonne, réussie, délicieuse, qui en sort gagnant en réalité ? Moi, parce que je me satisfais. J’ai vraiment accompli ma tâche sans l’aide de facteurs externes. J’ai accompli ce que je voulais. Et donc, je suis satisfait. Je n’ai dépendu de rien. J’ai même augmenté ma créativité. Je m’en suis sorti avec un bénéfice. Et le public, celui qui a fait appel à mes services, a également joui d’un bénéfice dû à mon courage, mon effort et mon intelligence.